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Pédagogie de projets : rencontrer de nouveaux univers grâce au Fablab

Erwan Vappreau, professeur des écoles, utilise en classe des outils de conception numérique issus des Fablabs (contraction de l'anglais fabrication laboratory : laboratoire de fabrication). Avec lui, ses élèves fabriquent en impression 3D des objets, par exemple une fleur pour collaborer avec des chercheurs en Guyane, une pièce pour une personne avec un handicap à la main, ou encore un support tactile pour le musée des Beaux-Arts de Rennes. Cette démarche permet aux élèves de développer de nombreuses compétences et d’aller à la rencontre de nouveaux univers tout en se rendant utiles.
Intervenants
  • Erwan Vappreau

[Erwan Vappreau] Je suis Erwan Vappreau. Je suis enseignant, professeur des écoles dans une classe de CM1-CM2 dans une école publique au sud de Rennes, en Ille-et-Vilaine. Je suis plutôt dans la pédagogie de projet et depuis quelques années j’ai rajouté une corde à mon arc qui est d’intégrer l’utilisation, en vie de classe, d’outils de conception numérique qu’on peut retrouver dans des FabLab, notamment l’impression 3D.
Faire de la modélisation 3D, c’est faire beaucoup de mathématiques, c’est maîtriser l’outil numérique, mais ça veut dire aussi produire de la documentation. L’idée, c’est de les sensibiliser aussi à la « philosophie maker » et donc de produire des contenus pour le partager envers  avec les autres. Donc ça veut dire aussi produire de l’écrit, produire de l’oral, faire beaucoup de français sous toutes ses formes, pour partager les contenus de ce que l’on a créé, produit et pour qui et pourquoi. Sur le plan pédagogique et méthodologique, ce n’est pas parce que j’ai introduit du numérique dans ma classe que j’ai bouleversé les choses en termes d’objectifs à atteindre, etc. La pédagogie reste la même. La seule chose, c’est que, moi, cela m’a permis de les emmener dans des univers beaucoup plus diversifiés que j’avais pu le faire avant.
En ce moment, on est en train de travailler avec des chercheurs du CNRS qui sont basés en Guyane, qui étudient des papillons dans des serres d’élevage et ils ont besoin d’identifier quel pourrait être un support de nutrition pour nourrir ces papillons, un support sur lequel on va mettre la nourriture. Est-ce que ça va être une forme de fleur ? Et si oui, quoi, la forme, la couleur, la taille ? Quels sont les paramètres ? Alors on va faire de la démarche expérimentale pour isoler tous les paramètres que peut avoir une fleur, faire des séries de fleurs comme ça. On les envoie en Guyane. On a aussi envoyé des caméras pour avoir une vision en temps réel dans notre classe des serres d’élevage en Guyane et on participe à des protocoles scientifiques. On va voir très concrètement, expérimentalement, la présence absence des papillons, sur chaque série de fleurs et ainsi déterminer le paramètre et le caractère idéal de cette fleur. Et, nous, cette fleur, on la fait une impression 3D.
La particularité, ça a été d’engager mes élèves dans des projets solidaires, donc de faire connaître déjà par la littérature et d’autres champs disciplinaires, l’envie d’être au service des autres. Et à un moment donné, dans l’année aussi, on croise ça avec des compétences qu’on acquiert progressivement en programmation informatique, en modélisation 3D pour arriver à un moment de l’année où des interlocuteurs dont on aimerait découvrir le monde et l’univers ont aussi besoin de nous. On va donc se rendre utile. Les élèves trouvent intéressant, par exemple, de se préoccuper des problématiques de réchauffement climatique. On va aller au-devant, par exemple, d’un navigateur qui part en Antarctique travailler sur le sujet. On va faire une visioconférence en direct avec le Groenland avec lui. Et puis va peut-être émerger le besoin d’un outil très concret pour faire tenir un capteur sur son bateau.
D’autres fois, on a travaillé avec un centre de rééducation pour faire une petite pièce qui répondait à un besoin particulier d’une personne qui avait un problème de handicap au niveau de la main. On a pu travailler avec le musée des Beaux-Arts de Rennes pour travailler sur des œuvres d’art et les rendre tactiles pour des malvoyants. Donc ça me permet tout simplement de les emmener dans des univers ou des champs auxquels je pensais ne pas pouvoir aller auparavant de façon aussi riche, agréable, pertinente, vivante.


Dans la thématique « Oser les pédagogies actives »
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