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Quelle place donner aux émotions à l'école ?

Comprendre ses émotions pour apprendre à les réguler, développer cette connaissance de soi pour savoir à quels besoins elles répondent et évaluer sereinement la situation vécue. À travers cette vidéo, Bénédicte Hare – IA-IPR de SVT – insiste sur l’importance d’apprivoiser ses émotions, préalable nécessaire pour accompagner ensuite les élèves dans le développement de leurs propres compétences socio-émotionnelles.

Intervenants
  • Bénédicte Hare

Bénédicte Hare : 
Les émotions sont à prendre en compte dans le contexte scolaire, parce que c’est notre façon à nous, les indices pour nous adapter à une situation.
Mais c’est aussi, inconsciemment, un processus d’évaluation de la situation vécue.
Ce qui fait que lorsqu’on a une émotion pas agréable qui nous traverse, on évalue la situation avec ce critère-là.
De la même façon et a contrario, quand on a plutôt des émotions agréables, on l’évalue d’une autre manière.
Et donc, on construit peu à peu notre vécu personnel.
Et donc l’élève construit aussi peu à peu sa biographie scolaire.
Donc ça, c’est le premier point.
Les émotions et la biographie scolaire qui vont donc impacter l’ensemble du reste du parcours.
Et puis, si on regarde maintenant, de façon plus spécifique, lors d’une entrée dans un apprentissage ou une tâche scolaire, l’élève arrive donc avec un registre émotionnel.
Et lorsqu’on lui propose la tâche, eh bien, il va être déstabilisé.
Déstabilisé, à la fois cognitivement, puisqu’il ne connaît pas ce qu’on est en train de lui apprendre, mais aussi il va être déstabilisé affectivement puisqu’il est dans une incertitude et une non-maîtrise.
Donc les ressentis moins agréables du début vont petit à petit faire place à des ressentis peut-être plus agréables lorsque l’élève va maîtriser la tâche scolaire.
Et ça, c’est notre rôle d’éducateurs de l’accompagner en l’étayant dans ce parcours d’apprentissage.
Donc les émotions vont évoluer et jouer un jeu  dans le parcours sur une tâche scolaire.
Alors, il va être important, dans un contexte scolaire, d’accompagner les élèves à développer leurs compétences socio-émotionnelles.
Alors ce qui est important, c’est déjà de leur donner la compréhension du phénomène.
Cette compréhension, c’est une façon aussi de réguler ses émotions, de voir qu’on partage ce fonctionnement, que ça soit les élèves, que ça soit les adultes, parce qu’il y a une sorte de normalité dans ce qui nous arrive, que les émotions font partie de la vie.
Il s’agit donc, non pas de les éliminer, mais plutôt de les accueillir et de voir à quels besoins elles correspondent.
C’est important également de leur fournir des outils et des outils variés, des outils compréhensibles, en leur laissant la possibilité de faire ou ne pas faire et de choisir l’outil qui leur correspond sur l’événement ou sur la situation qui correspondra.
Du côté des professeurs, puisqu’on va accompagner les élèves, nos élèves, à développer leurs compétences socio-émotionnelles et que, nous aussi, on est traversé par des émotions, il va être important aussi de travailler notre posture, de développer pour nous cette connaissance de soi en développant nos compétences socio-émotionnelles.
Alors c’est d’autant plus important qu’on va les accompagner dans le transfert, en classe, des exercices qui, pour nous seront sécurisés, c’est-à-dire que le choix que l’on va faire d’exercices à proposer à nos élèves doit aussi nous correspondre.
C’est donc très important d’accompagner aussi les adultes à prendre en compte, en tant qu’éducateurs, de façon à ce qu’ils puissent réagir de façon appropriée aux émotions des élèves.


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