"Sécurité affective et apprentissages : vers de nouvelles postures"
"Christine Schuhl, conseillère pédagogique petite enfance"
Voix off.
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Aujourd'hui, sur la thématique "Sécurité affective et apprentissages", nous accueillons Christine Schuhl.
Éducatrice de jeunes enfants, montessorienne, diplômée d'études appliquées en sciences de l'éducation, elle est formatrice depuis de nombreuses années, conférencière et conseillère pédagogique dans plusieurs structures d'accueil de la petite enfance.
Elle est à l'origine de l'oxymore "douce violence" qu'elle analyse dans divers contextes : institutionnels, sociétaux ou familiaux.
Christine Schuhl, conseillère pédagogique petite enfance.
-Sécurité affective et apprentissages.
Nous allons aller vers de nouvelles postures pour essayer de comprendre comment, concrètement, on peut remédier aux situations de douce violence.
Il y aura quatre pistes possibles.
Il y en a bien d'autres, évidemment, mais je vais en solliciter quatre, en tout cas.
La première, c'est observer dans un contexte quotidien les enfants et les adultes pour repérer ces situations de douce violence.
On repère, sur un temps de lecture, un temps de devoir, un temps d'exercice, que ce soit du langage, des mathématiques, que ce soit au moment de la sortie pour aller dans la cour de récréation, on observe, de manière factuelle, les situations de douce violence et on les repère.
Ensuite, dans un deuxième temps, on réfléchit sur les postures des adultes, leur sens vis-à-vis des enfants, leur manière de comprendre ce que les enfants vont intégrer de la demande des adultes.
Dans un troisième temps, nous pouvons penser les espaces et les propositions pédagogiques pour réduire les situations de douce violence, par exemple, que l'enfant puisse se déplacer de manière plus fluide dans les espaces.
En quatrième, je vous propose une expérience que j'avais construite, une journée un peu particulière, où on est partis du principe que le mouvement se retrouve au cœur des apprentissages, c'est-à-dire que plus l'enfant peut se déplacer, être dans le mouvement, mieux il apprend et plus sa concentration est grande.
À partir de ce point de départ, on a fait une journée sans chaises.
On a retiré toutes les assises.
On a constaté que les enfants étaient essentiellement assis sur des bancs, sur des chaises, sur des tapis, sur des petits canapés.
On leur proposait toujours de s'asseoir pour faire une activité.
En retirant les chaises, on s'est aperçus qu'il y avait énormément de concentration, les enfants étaient bien plus calmes, et surtout une fluidité beaucoup plus facile à mettre en place dans les déplacements des enfants.
Ensuite, après toutes ces observations, il y a un travail à partir de postures minimum incontournables, des choses dont on ne peut faire l'économie pour être dans une posture bienveillante et respectueuse de cette relation éducative.
La première peut être se mettre à la hauteur de l'enfant pour lui parler, pour qu'il puisse accrocher notre regard, qu'il se sente soutenu, encouragé par notre posture.
Et peut-être une deuxième, maîtriser la parole qui circule au-dessus de la tête des enfants quand des adultes parlent ensemble.
On parle d'eux à la troisième personne et l'enfant ne peut évidemment pas en faire grand-chose, puisqu'il est exclu de la discussion.
Il y a beaucoup d'autres postures minimum incontournables.
Elles sont importantes, mais elles sont surtout connues de tous.
C'est-à-dire qu'il y a un travail au préalable pour définir ces postures, les reconnaître et travailler, de fait, sur une cohérence pédagogique et sur une cohérence dans l'équipe d'enseignants.
Finalement, quand on travaille sur les situations de douce violence, on réfléchit pour y remédier et on se situe dans un véritable état d'esprit.
C'est un état d'esprit où notre optimisme et notre engagement sont évidemment indispensables.
Mais je pense que, réellement, c'est un sujet qu'on ne referme jamais et il en va de notre responsabilité de veiller à les maîtriser pour que chaque enfant accueilli dans un établissement soit respecté dans sa propre humanité et pour que chaque enseignant, aussi, et chaque adulte soit accueilli et soit respecté dans sa propre humanité, avec beaucoup de bienveillance et de bientraitance.
Voix off.
-Sur cette thématique "Sécurité affective et apprentissages", découvrez aussi le témoignage de Catherine Guéguen, pédiatre spécialisée dans le soutien à la parentalité.
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